Période d’essai, les sujets qui fâchent

Une rupture de période d’essai peut arriver sans crier gare. Le point sur ce qui fait douter les deux parties du contrat de travail.

 

Tu me testes ? Je te teste aussi. Autrefois, « le nouveau/la nouvelle » donnait le maximum pendant la période d’essai, à présent, en toute réciprocité, il/elle observe son employeur. Le phénomène existe depuis cinq ou six ans : « Ceux qui arrivent sur le marché du travail, ou les trentenaires que tout le monde veut, n’ont plus peur du chômage, contrairement à ceux qui sont en poste depuis longtemps dans la même entreprise, ils ne se forcent pas. »

 

L’ambiance de travail et la façon dont il est traité, principales causes de rupture pour un nouveau collaborateur

 

Un collaborateur mal accueilli, qui vit un mauvais passage de relais, qui manque d’informations sur le fonctionnement interne de l’entreprise, qui n’est pas formé à l’outil maison, bref, qui est livré à lui-même au lieu d’être intégré en bonne et due forme peut douter de son choix. Le degré d’acceptation d’une situation étant personnel, à chacun de fixer ses limites pour rester en phase avec ses valeurs et ainsi, pouvoir accompagner l’entreprise sur le long terme. « L’ambiance de travail et la façon dont il est traité sont pour un nouveau collaborateur les causes principales de rupture de la période d’essai, c’est rarement autre chose », observe notre interlocutrice. Son conseil est de laisser à la relation le temps de s’installer, de ne pas tirer de conclusion hâtive sur la base d’un seul mauvais signal. Sachez toutefois qu’en face, les conclusions peuvent vite être tirées et que le savoir-être est un critère essentiel pour l’employeur au moment de valider ou non la période d’essai.

 

Les aléas de la vie personnelle ne doivent pas gêner l’organisation de l’entreprise

 

« Qu’il s’agisse d’embauche ou d’intérim, les entreprises sont très sensibles à l’absentéisme, pour raison médicale ou lié aux enfants. Une chance est laissée mais pas deux ». L’employeur part du principe que les aléas de la vie personnelle ne doivent pas gêner l’organisation de l’entreprise. L’absentéisme fait douter de son choix le décisionnaire de l’embauche. Ce dernier voit celui qui se fait porter pâle ou celle qui n’a pas de plan B pour faire garder ses enfants comme quelqu’un qui amène ses problèmes au lieu régler ceux de l’entreprise. « Une fois que le doute est installé sur l’état de santé ou les capacités d’organisation d’une personne, c’est très dur à rattraper « .

 

Le refus de s’adapter aux nouveaux contours d’un poste pose un problème

 

Le candidat était prévu pour remplir telle mission et voilà qu’on repense son poste à son arrivée… « C’est fréquent car les managers naviguent à vue », précise notre interlocutrice. Si, sous l’influence du classique refrain anti-patronal on donne ça et on vous prend ça, vous refusez de vous adapter à ce réaménagement (on ne parle pas de grande transformation), votre méfiance vous fera passer pour quelqu’un qui manque de souplesse et qui, là encore, n’est pas l’« apporteur de solution » espéré.

 

Les signes de laxisme ne passent pas

 

Dans les environnements traditionnels où l’on est encore à cheval sur les horaires de travail, ou dans les emplois postés (en administration des ventes (ADV), assistanat de direction…), leur non-respect donne une image laxiste du collaborateur. « Pour l’employeur, c’est un signe que, dès la période d’essai, le salarié cherche à grignoter, ça ne passe pas ».

 

La période d’essai peut s’arrêter sans qu’on ait vu venir un problème

 

Enfin, par souci d’économie d’énergie, par manque de courage peut-être aussi, la plupart des managers n’essaient plus de recadrer, ils n’envoient pas de signaux d’alerte. Ainsi, la rupture de période d’essai peut être signifiée au collaborateur sans qu’il l’ait vue venir. « Bien qu’il y ait un timing où il est jouable de rattraper les choses, sans qu’il soit possible de dire lequel, c’est du cas par cas, un manager déçu ne fait pas l’effort de garder celui qui le déçoit ».

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