Parler de vos souhaits d’évolution en entretien d’embauche

Vos souhaits d’évolution de carrière sont légitimes mais pas forcément la priorité du recruteur qui a un poste donné à pourvoir. Patience, tact et intérêt pour la problématique de l’entreprise sont requis pour aborder le sujet. Ils vous aideront à savoir si vous devez affirmer votre ambition ou la mettre en sourdine.

 

Quelle est votre ambition à court, moyen et/ou long terme ?

 

La question, aussi courante soit-elle, est un véritable piège. S’il ne s’agit pas de gommer tout désir de gravir les échelons, quelques précautions s’imposent avant d’y répondre. Même si une entreprise, quelle que soit sa taille, sait très bien que si elle embauche un jeune diplômé, il souhaitera évoluer rapidement vers le management d’équipe ou la prise de responsabilités, a fortiori un jeune surdiplômé. Et même si votre profil, rare et recherché, vous donne de l’assurance.

 

S’informer en amont

 

C’est avant l’entretien que vous devez commencer à préparer votre réponse, qui dépend notamment du contexte dans lequel vous posez votre candidature. Le site Web de l’entreprise peut vous renseigner sur sa politique de gestion de carrière et sa stratégie de séduction de nouveaux candidats, elles sont particulièrement visibles dans les grands groupes. Par ailleurs, certains secteurs sont réputés pour rechercher des profils évolutifs à court terme : la grande distribution, les High Tech (l’édition de logiciels notamment)… Ou les sociétés en forte croissance, qui prennent des marchés à l’international, qui viennent de lever des fonds et ont à se structurer rapidement pour rassurer les actionnaires : elles doivent s’entourer de personnes adaptables et souhaitant évoluer avec l’entreprise. Si vous postulez dans ce type d’environnement, vos désirs d’évolution ont de bonnes chances d’être bien accueillis.

 

Jouer la patience et le tact

 

Mais ils peuvent décoiffer dans d’autres contextes. Et puis, personne n’est à l’abri d’une susceptibilité de DRH ou de dirigeant. Nous vous incitons donc à la patience et au tact. « N’oubliez jamais qu’un recruteur a un poste à pourvoir et que c’est sa priorité du moment. Si vous manifestez de l’impatience et affichez une envie d’évoluer rapidement trop appuyée, il risque de prendre peur et de conclure que votre motivation se situe plus dans l’évolution que l’entreprise peut proposer que dans le poste en lui-même », prévient Béatrice Louvet, directrice générale du groupe Transition. Le recruteur, qui ne maîtrise pas le délai dans lequel l’entreprise ou le groupe pourrait vous faire progresser, préfère en effet renoncer à vous plutôt que de risquer de vous perdre ou de vous décevoir. Un candidat moins ambitieux le rassurera davantage.

 

Les cadres n’ont pas le privilège de l’ambition. Les non-cadres se projettent également dans l’avenir, les conseils précédents valent donc pour eux aussi. « Un non-cadre est quelqu’un que l’on recherche pour effectuer des tâches précises, l’essentiel est de ne pas paraître déplacé dans sa façon de demander, de rester conscient de ses propres limites afin de ne pas afficher d’ambitions démesurées par rapport à l’entreprise », explique Béatrice Louvet. Détecter le potentiel d’évolution d’un poste est certes légitime à vos yeux mais ce n’est pas la préoccupation première du recruteur.

 

S’intéresser à la problématique de son interlocuteur

 

Vous intéresser à la vision du chef d’entreprise ou de l’opérationnel qui vous reçoit, valider que votre interlocuteur et vous avez la même compréhension des choses sont deux attitudes qui permettent de savoir si vous pouvez parler ouvertement de votre ambition. « Si l’entreprise propose des perspectives d’évolutions clairement affichées, vous pouvez vous positionner en citant même le rôle que vous penser pouvoir jouer à moyen terme pour l’accompagner dans ses challenges. Dans le cas contraire, il vaut mieux rester évasif, jouer la montre, surtout face à un patron de PME, qui pourrait s’offusquer de réflexions qu’il jugerait déplacées au regard de sa problématique du moment », recommande Béatrice Louvet.

 

Paraître séduit par l’entreprise, s’intéresser à ses chantiers en cours afin de repérer si vous pourriez y prendre part… Dans un entretien, s’intéresser à autrui et être diplomate est fondamental. « Faites parler votre interlocuteur avant de présenter vos attentes et vous tirerez vous-même vos conclusions sur ce sujet », conseille la dirigeante de Transition.

 

Enfin, si vous êtes sélectionné par un cabinet de recrutement, parlez directement de ce sujet avec le consultant, il sait si son client cherche ou non un profil à potentiel, pouvant évoluer. S’il prépare l’entretien avec vous, il pourra vous conseiller sur la façon d’amener le sujet car il connaît la psychologie de son client.

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