Dans un contexte où les entreprises jonglent avec la flexibilité et la performance, le recours à l’intérim s’est largement démocratisé. Pourtant, accueillir un intérimaire, c’est aussi assumer pleinement la responsabilité de sa sécurité. Les accidents du travail ne sont pas l’apanage des seuls CDI. Alors, comment renforcer efficacement sa politique de prévention quand on fait appel à du personnel temporaire ?
Intérimaires : une population particulièrement exposée
Les chiffres sont clairs : les intérimaires sont plus exposés aux risques professionnels que les salariés en poste. Manque de formation, intégration rapide, missions parfois physiques… Autant de facteurs qui expliquent une fréquence accrue d’accidents.
Pour une entreprise, un accident impliquant un intérimaire n’est pas sans conséquence : au-delà de l’impact humain et juridique, cela peut aussi ternir son image auprès des candidats et partenaires.
Des obligations légales bien définies
L’entreprise utilisatrice a un devoir de sécurité envers l’intérimaire qu’elle accueille. Elle doit notamment :
- évaluer les risques liés au poste proposé ;
- accueillir le salarié temporaire avec une formation sécurité adaptée ;
- fournir les équipements de protection individuelle (EPI) ;
- inscrire son arrivée dans le registre du personnel.
Ce cadre légal s’applique dès le premier jour de mission. La prévention ne peut pas attendre.
Une intégration soignée : premier levier de prévention
Trop souvent, les intérimaires sont « jetés dans le bain » dès leur arrivée. Pourtant, un accueil structuré, même de 30 minutes, change tout :
- visite des locaux et présentation des consignes de sécurité ;
- désignation d’un référent ou tuteur ;
- rappels sur les bons gestes et postures.
Cela permet de créer un environnement de confiance et de limiter drastiquement les risques dès les premières heures.
Construire une culture sécurité commune avec les agences
Une bonne politique de prévention ne peut exister sans collaboration avec l’agence d’intérim. Ensemble, entreprise et agence peuvent :
- sélectionner un profil adapté aux contraintes du poste ;
- s’assurer de la validité des formations obligatoires (CACES, habilitations, etc.) ;
- mettre en place des retours d’expérience après mission.
Pour comprendre les bonnes pratiques en cas d’accident, et découvrir les droits des intérimaires, consultez cet article complet sur l’accident du travail en intérim.
Vers une marque employeur responsable
En soignant l’accueil et la sécurité de ses intérimaires, une entreprise ne respecte pas seulement la loi : elle renforce aussi sa marque employeur. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, montrer qu’on prend soin de tous ses collaborateurs, même temporaires, devient un vrai avantage concurrentiel.
La prévention n’est donc pas un coût, mais un investissement RH et image.
Que ce soit pour un CDD, un CDI ou une mission d’un jour, la sécurité n’est jamais optionnelle. Et si l’accident ne peut jamais être exclu, tout doit être fait pour qu’il ne soit jamais le fruit d’une négligence évitable.